Mnémoglyphes

Rue de Torcy

Alors que Joni Mitchell joue “Both Sides Now” dans les enceintes, je me prends à regretter la rue de Torcy, Paris XVIIIᵉ. Ses bouibouis chinois où j’allais souvent dîner. Il m’arrive d’en rêver. Les phōs variés de chez Locomotive, ceux de cette cantine infâme où régnait Madame Hao derrière son comptoir (l’enseigne, écrite en chinois, m’est toujours restée indéchiffrable), les soupes de raviolis chinois de Hanouman et sa lotte sautée avec du riz gluant. (Anecdote : c’est dans ce restaurant que M. avait cru que les langues de canard étaient des langues de chat et qu’une fois le placeur nous avait dit “je vais vous mettre loin des chinois”, qui, il est vrai, faisaient bombance et beaucoup de bruit dans la moitié de la salle.) Cette rue de Torcy aux hôtels borgnes, aux clochards défoncés au crack, aux boutiques d’épicerie asiatiques (sacs de 10 kilos de riz dans la vitrine et légumes exotiques à l’étalage).