Mnémoglyphes

crimes et délits

Lorsque le président des États-Unis a, l'autre jour, suggéré sur son réseau social personnel qu'une communication imminente allait provoquer une hausse des marchés boursiers, il aurait été idiot de ne pas en profiter pour acquérir des actions à bas prix (ce qui, soit dit en passant, contribue également à la remontée des cours). Vous pourriez les revendre dès aujourd'hui à l'ouverture – ce qui contribuera à entraîner une baisse des valeurs – et empocher ainsi une somme conséquente. On pourrait rétorquer que cela constitue un délit d'initié. En effet, le délit d’initié désigne une infraction financière consistant à tirer parti d’informations confidentielles (non publiques) relatives à une entreprise cotée en Bourse pour réaliser des transactions boursières (comme acheter ou vendre des actions) avant que ces données ne soient divulguées au grand public. Cependant, hier, le président a fait une annonce publique sur son réseau social, Truth Social, ce qui théoriquement exclut la possibilité d’un délit d’initié. En revanche, la situation pourrait relever de la manipulation de marché (pareillement prohibée), car le fait de « teaser » ou d’annoncer prématurément une information sensible dans le but d'influencer le marché pourrait s'inscrire dans ce cadre. Comme vous le devinez, ça n’a aucune chance d’être prouvé, encore moins d’être poursuivi. Trump évolue ainsi à la limite de la légalité, mais, comme à l'accoutumée, il semble peu exposé aux conséquences.